Avec une population urbaine estimée à 43% en 2016, la proportion de la population urbaine de laRépublique démocratique du Congo est la troisième plus importante en Afrique subsaharienne, aprèscelle de l’Afrique du Sud et du Nigéria. Avec un taux d’urbanisation de 4.1% par an, les villes congolaisesaccueillent ainsi, chaque année, 1 million de citadins supplémentaires. Si cette tendance se poursuit, lapopulation urbaine pourrait doubler en l’espace de 15 ans seulement. De plus, avec ses 12 millionsd’habitants et un taux de croissance de 5.1% par an, Kinshasa pourrait devenir d’ici 2030 la ville la pluspeuplée d’Afrique.Cette forte croissance urbaine s’accompagne de deux défis majeurs : d’une part, celui de rendre les villeshabitables et inclusives en répondant à la forte demande de services sociaux et d’infrastructures,d’éducation, de santé et d’autres services de base et à l’importante pauvreté urbaine, et d’autre part, celuide rendre les villes plus productives grâce à une meilleure concentration de l’activité économique.La Revue de l’Urbanisation de la République démocratique du Congo montre que le pays s’urbanise à desrythmes différents, et identifie 5 régions (Est, Sud, Centre, Ouest et Bassin du Congo) qui présente des défiset des opportunités qui leur sont spéficiques. La Revue propose des mesures de politiques publiques soustrois ensembles d’instruments †“ les « 3 Is » (Institutions, Infrastructures et Interventions) pour aider chaquerégion à répondre à ses besoins spécifiques tout en tirant parti des effets d’agglomération économique.Ainsi, il est proposé pour les régions à urbanisation naissante (région de l’est) d’investir dans lesInstitutions courantes qui régulent les marchés (foncier par exemple), et fournissent les services de base.A mesure que l’on progresse vers un stage d’urbanisation intermédiaire (régions du sud et du centre) etque les marchés se consolident, les Infrastructures de liaison extra-urbaines et intra-urbaines deviennentessentielles. Les infrastructures de transport qui relient les villes et l’arrière-pays rural peuvent intégrer lesmarchés de produits, accroître le commerce inter-régional et faciliter la spécialisation économique. Dansles régions à urbanisation avancée (région de l’ouest), les priorités consistent à consolider les institutions,accroître les investissements en infrastructures de liaison et renforcer les Interventions ciblées ainsi queles actions à mener pour réduire la formation des quartiers précaires à Kinshasa, par exemple.La République démocratique du Congo est à la croisée des chemins. La récente baisse des prix desmatières premières pourrait être l’occasion pour le pays de diversifier son économie et d’investir dans lesecteur manufacturier. Le moment est indiqué pour que les décideurs congolais investissent dans desvilles capables d’être le moteur de la transformation structurelle du pays et d’une meilleure intégrationavec les marchés africains et mondiaux afin de conduire le pays sur la voie de l’émergence.